La pratique de la sophrologie reste bien mystérieuse pour certaines personnes, laissant une large place aux préjugés et fausses idées. Face à cet état de fait, j’ai souhaité reprendre dans ce qui suit quelques unes des affirmations que j’entends régulièrement depuis que je pratique ce métier de sophrologue.

Mais avant tout, qu’est-ce que la sophrologie ? En résumé, cette discipline fut créée par A. Caycedo (neuropsychiatre) dans les années 60, en s’inspirant de l’hypnose, et de techniques orientales, comme alternative aux traitements lourds de l’époque en hôpital psychiatrique. Elle utilise une combinaison d’exercices de relaxation, de respiration, de mouvements corporels simples et de visualisation. Elle est d’action positive et recourt aux principes de la phénoménologie (étude des phénomènes, de ce qui se produit, sans préjugé ni analyse, en abandonnant tout jugement). Son efficacité est accrue par la répétition des exercices.

La sophrologie constitue un outil d’accompagnement par exemple dans la gestion du stress, des émotions, dans l’amélioration de la qualité du sommeil, dans l’amélioration de la gestion de la douleur, dans le renforcement des capacités et des performances, etc. Elle se révèle être également un outil de préparation mentale, par exemple dans la préparation d’évènements professionnels ou personnels, d’examens, concours ou encore dans le cadre de compétitions sportives.

Ceci étant précisé, voici les quelques affirmations auxquelles je souhaitais répondre.

«  La sophrologie, ce n’est que de la relaxation ».

Oui et non. Cela reste très réducteur. En réalité, la sophrologie va utiliser la relaxation pour parvenir à un état de conscience modifiée (entre l’état de veille et de sommeil), sur lequel divers exercices seront appliqués, en fonction de l’objectif recherché. Parce qu’elle amène le sophronisant (celui qui pratique la sophrologie) à se recentrer sur soi, à se détendre pour descendre au « bon » niveau de conscience, la sophrologie amène à la relaxation mais il ne faut pas perdre de vue que la relaxation en sophrologie est un moyen et non une fin en soi, sauf si elle constitue le seul effet recherché.

 « C’est de la respiration »

Oui et non. Comme je l’ai précisé plus haut, la sophrologie est une combinaison de techniques de relaxation, de respiration, de mouvements corporels simples et de visualisations. Alors, nous proposons aux sophronisants divers types d’exercices et notamment des exercices de respiration adaptés aux objectifs recherchés. Et puis, respirer c’est vivre…

« J’ai fait de la pleine conscience qui nous amène à nous concentrer sur l’instant présent. Et on m’a dit qu’en sophrologie, on fait des exercices mais on peut penser à autre chose en même temps ».

Non. Cela est absolument faux. La pleine conscience ou mindfulness est très à la mode en ce moment mais on retrouve ses fonctionnements en grande partie dans la sophrologie. En dehors de certains exercices de visualisation qui peuvent proposer de changer de temporalité (en utilisant le passé et le futur), il est important que le sophronisant se concentre sur l’instant présent, sur ses ressentis, ses sensations....

« Il parait que c’est une secte ».

Absolument pas. Le métier de sophrologue n’est pas à ce jour protégé et malheureusement, comme dans tout domaine lié au développement personnel et au mieux-être, la dérive sectaire existe en sophrologie. Afin de limiter les risques, il convient de se renseigner sur la formation du sophrologue. Bien qu’il puisse exister des exceptions, toute formation initiale inférieure à 18 mois semble insatisfaisante au sens où le sophrologue n’aura pas travaillé sur lui, sur son développement personnel, en toute autonomie. Il est nécessaire d’être au clair avec soi pour pouvoir aider les autres. De plus, le diplôme doit être un certificat, titre inscrit au RNCP (Répertoire National de Certifications Professionnelles) comme gage d’un certain niveau de qualité et de sérieux. Il faut impérativement fuir les formations en e-learrning proposées par certains organismes en…. 15 jours (!?!?). Il est souvent facile de trouver ces informations en consultant le site internet du sophrologue. En ce qui me concerne, je recommande les formations auprès d’écoles de la FEPS (Fédération des Ecoles Professionnelles en Sophrologie).

Toutefois, la formation ne fait pas tout. Il faut également prendre en considération les règles éthiques et déontologiques que suit le sophrologue. Il est possible de connaitre aisément ces règles lorsque le sophrologue est adhérent d’un syndicat professionnel. Il en existe plusieurs et notamment le Syndicat des Sophrologues Professionnels (SSP), la Chambre Syndicale de la Sophrologie et le Syndicat des Sophrologues Indépendants (SSI). Il faut noter que ces organismes proposent des annuaires de leurs membres.

Enfin, certains sophrologues peuvent avoir une approche plus ésotérique ou mystique, tout en étant correctement formés à la sophrologie, sans dérive sectaire à la clé. Je ne partage pas du tout ce type de pratique mais tant qu’il n’est pas porté atteinte au sophronisant, je respecte cette approche. Cela dépend des sensibilités de chacun.

« Je n’ai pas le temps de refaire les techniques en dehors des séances »

Nous sommes tous pareils, très doués dans les excuses ! Toutefois, pratiquer la sophrologie ne requiert que quelques minutes par jour. Il s’agit de mettre en place une autodiscipline et de trouver le meilleur moment pour soi dans la journée pour pratiquer. Le matin au réveil ? A l’heure du déjeuner au bureau ? Le soir avant d’aller se coucher ? Chacun sa préférence. Si nous regardons bien nos vies, nous pouvons toujours trouver quelques minutes pour nous occuper de nous. L’idéal serait que la pratique de la sophrologie soit automatique comme le brossage de dents… La répétition est capitale dans l’effet de la sophrologie.

« C’est un truc de fille »

Absolument pas. Il n’y a aucune raison que cette méthode ne s’adresse plus à un public féminin qu’à un public masculin. Il s’agit d’une technique de développement personnel s’adressant à tout le monde, aussi bien aux enfants qu'aux adolescents et qu'aux adultes, sans condition d’âge (à l’exception des enfants en bas-âge) et sans condition physique minimum.

A mon sens, la seule limite à la pratique de la sophrologie est le fait de souffrir d’une maladie psychiatrique. Dans cette hypothèse, un avis sera demandé par le sophrologue au médecin qui suit le sophronisant pour cette pathologie pour s'assurer de la compatibilité de la sophrologie avec son état.

« Ca fait deux fois que j’y vais et ça n’a rien changé à mon problème ».

La sophrologie n’est pas de la magie, et c’est bien dommage. Il est important de comprendre que cette discipline requiert répétition, et patience. Par ailleurs, plusieurs paramètres sont à prendre en ligne de compte. L’effet de la sophrologie va dépendre, d’une part, de ce que nous sommes et de comment nous sommes constitués, et d’autre part de notre état à l’instant T. Lorsque nous venons à une séance de sophrologie, notre niveau d’énergie, notre humeur, notre capacité de concentration, notre envie, etc. impactent notre réceptivité à la sophrologie. La répétition régulière des exercices permet de « lisser » ces impacts et de profiter pleinement de la sophrologie. De plus, la résolution d’un problème nécessite souvent un changement sur soi également. Aussi, aide-toi et la sophrologie t’aidera !

« Je ne suis pas fait(e) pour la sophrologie car je ne peux pas me relâcher » que j’associerais à « Pour que ça marche, il faut y croire »

Comme indiqué précédemment, l’effet de la sophrologie et son délai d’effet diffèrent selon la personnalité du sophronisant. Arriver au lâcher-prise ou à tout autre objectif fixé par le sophronisant peut prendre du temps mais encore faut-il donner à la méthode sa chance. Il n’est pas question d’y croire ou pas, mais plutôt d’essayer avec sincérité, bonne volonté et objectivité.

« Comme il ne faut voir que le positif, cela rend naïf, imbécile heureux »

L’idée n’est pas de devenir idiot ou naïf, et de nier les difficultés, mais de développer une philosophie de vie plus positive, plus optimiste et finalement, d’être mieux armés lorsque les ennuis se présentent à nous. Il s’agit d’apprendre à voir le verre à moitié plein.

Voilà un petit résumé des quelques idées reçues rencontrées par les sophrologues. Cette discipline est un formidable outil d’accompagnement et de développement. Et finalement, l’idéal est de venir tester une séance et se faire sa propre opinion.

N’hésitez pas à me contacter pour toute autre précision et explication.