Mon expérience au sein de l’association Mieux-Etre XL et ma présence sur ses stands dans deux cliniques toulousaines lors de la journée de lutte contre l’obésité de 2019, m’incitent aujourd’hui à rédiger cet article quelque peu « coup de gueule » afin de préciser la réalité de l’obésité.

Dans la croyance populaire, la personne obèse passe sa journée à se nourrir n’importe comment sans faire d’effort. Or, si cela était aussi simple, il suffirait de proposer des coachings diététiques et l’obésité disparaitrait très facilement.

En réalité, l’obésité est une maladie dont les origines sont très diverses,  et principalement :

  • Facteur génétique,
  • Problèmes de santé (notamment les dérèglements hormonaux, ou du métabolisme, etc.),
  • Certains traitements médicamenteux,
  • Facteurs psychologiques (choc, traumatisme, stress…) qui peuvent déclencher des troubles boulimiques ou hyperphagiques notamment, provoquant parfois de véritables phénomènes d’addiction tout aussi violents que ceux à la drogue ou à l’alcool.

Bien évidemment, ces différentes origines peuvent se cumuler rendant l’obésité très complexe à combattre.

A cela, il faut ajouter les méconnaissances en termes diététiques, bien souvent colportées par les croyances populaires voire par certains médias, méconnaissances qui ne touchent pas seulement les personnes obèses. En réalité, le chocolat noir n’est pas moins calorique que le chocolat au lait, les jus de fruits sont chargés de sucre y compris les jus « sans sucres ajoutés », les céréales de « régime » ne sont pas les meilleurs choix pour le petit déjeuner… et la liste est longue. Il n’existe pas réellement d’aliment à bannir. Tout réside dans l’équilibre, la parcimonie et le bon sens.

Bien évidemment, le manque d’activité physique est un facteur aggravant auquel il peut toutefois être facilement remédié, y compris en cas d’obésité très sévère grâce aux programmes d’Activité Physique Adaptée (APA).

Ainsi, la combinaison des différents éléments qui précèdent permet de prendre conscience de la complexité de cette maladie, qui peut aller jusqu’au handicap. Et contrairement à une idée qui se développe, la chirurgie bariatrique (sleeve, bypass) est en effet une solution efficace, mais qui n’est pourtant pas forcément LA solution, n’étant pas adaptée à tous les malades. La lutte contre l’obésité passe nécessairement par une prise en charge pluridisciplinaire médicale et para-médicale.

Par ailleurs, les personnes obèses doivent supporter la grossophobie ambiante. Ces personnes doivent se heurter à la discrimination, aux préjugés ainsi qu’aux images négatives, dévalorisantes (pour ne pas dire humiliantes) et infondées. Par exemple, une maman m’a précisé souhaiter mincir car les camarades de classe de son fils ont dit à ce dernier que sa maman était « moche car elle est grosse », elle voulait donc que son fils n’ait pas honte d’elle… Une autre personne m’a raconté comment elle entendait très régulièrement à son passage des moqueries pouvant aller jusqu’aux insultes. Ces propos sont d’une telle violence ! Le vice s’étend à la moquerie parfois très agressive et pourtant destructrice pour la victime. Dans notre société, les moqueries sont aujourd’hui combattues, et c’est une excellente chose, dès lors qu’elles flirtent avec le racisme, le sexisme, le handicap, etc. Mais se moquer des « gros » semble toujours admis par beaucoup. Or, l’obésité étant une maladie, se moquer d’un obèse revient à se moquer d’un malade. Pourtant, il parait aberrant à toute personne saine d’esprit de se moquer d’une personne souffrant d’un cancer…

Finalement, les personnes obèses souhaitent simplement être traités comme elles le méritent : avec respect.